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L’Afrique est ce continent où chaque fois qu’un vieillard meurt, une bibliothèque disparait. Avant de devenir « œuvre d’art », les objets rituels ou d’usage étaient chargés de toutes ces mythologies non écrites, ancrée dans l’imaginaire collectif de peuples multiples. Ce sont les artistes occidentaux qui ont donné leur statut artistique aux objets. Ce sont deux écrivains, Marcel Griaule et Michel Leiris qui ont révélé « l’univers mental chez les prétendus primitifs, de la culture dans une tête noire… une vraie culture, avec une pensée savante, une philosophie et même une cosmogonie aussi complexe que celle d’Hésiode»
Les objets de la galerie ont été collectés par une ethnologue, qui poursuivant les travaux de Marcel Griaule sur le peuple Dogon a permis la création d’un musée local au pays Dogon, chaque objet acheté finançant sa construction. Ils font parties de la collection particulière des Editions.
C’est -encore- un philosophe, Etienne Besse, qui a su mettre en verbe ce qui est à l’œuvre dans le travail de Geneviève Besse : « Regarder un tableau de Geneviève Besse, c’est lentement remonter le fil apparemment à l’abandon d’un signe d’émotion par lequel nous retrouvons sa brume de matière initiale : en deçà du corps et du cri, se donne alors la matière d’un langage entre ruine et éclosion ; des signes reviennent ainsi à leurs bases matérielles, avant toute prononciation ou désignation ».
Geneviève explore depuis des années le lien charnel entre écriture et peinture. Chacune de ses expositions est une porte sur cet univers où chaque voyelle a une couleur, chaque couleur est une poésie non écrite.
Le point de départ de ce livre est le travail photographique d’un jeune artiste, Victor Cornec, sur les tombes isolées qui parsèment les vignes et les champs de Gironde et de Dordogne. Loin de vouloir recenser un patrimoine oublié, le but de cette promenade photographique est de mettre face à face des tombes et le paysage que l’on peut contempler à partir d’elles.
Il fallait un texte, non pas pour les légender, mais pour donner en contrepoint une méditation sur l’histoire – pourquoi ces tombes ? Pourquoi là et pas ailleurs ? Elles sont pour la plupart d’entre elles protestantes – et sur l’enfouissement des morts dans la solitude et l’écart imposé ou revendiqué et non dans la communauté assumée des cimetières.
Patrick Rödel a mis son talent au service de cette démarche artistique. Sa double vocation de philosophe et d’écrivain – il a publié des romans, des nouvelles, des biographies imaginaires ou non, et des essais – lui a permis de tracer un parcours personnel en marge des photos de Victor Cornec.
Le résultat est un livre qui invite à regarder ce que généralement on ne voit pas et à réfléchir sur ce qui se joue dans le choix d’une dernière demeure.